« Parler c’est prendre position
Se taire c’est prendre position
Je crois aux rêves, pas aux révolutions »

« La cause » de Grand Corps Malade, Ben Mazué & Gaël Faye

Ce morceau reprend tellement de sujets qui m’inspirent et me parlent… la légitimité, la mort, l’envie de contribuer, l’humilité, la couardise…

Ces gars ont vraiment du génie. Leur complémentarité me fascine. J’aimerai pouvoir être artiste pour me sentir légitime à me poser ces questions.

A défaut, ce qui me vient en écoutant ces notes, c’est « Quel est mon rôle sur cette planète, dans cette vie ? Pourquoi suis-je là ? Pour quoi faire ? Pour œuvrer à quoi ? »

Aider les autres à nommer, à poser ce qui doit l’être pour y voir plus clair, pour s’alléger de tout ce qui pèse et empêche de s’envoler.

Leurs proposer un moment d’écoute pure où ils peuvent tout déverser, sans jugement, comme quand on renverse la boite de legos pour observer toutes les pièces avant de se lancer dans la re-construction.

C’est mon travail, mon ouvrage au quotidien : accompagner à déconstruire, déverser, vomir parfois, la colère, la tristesse, la rage, la peur… trier, démêler, prendre de la hauteur pour décider ensuite de ce qui est essentiel… puis faire des choix, ou pas, parler ou se taire, dans tous les cas, prendre position, reprendre le pouvoir si besoin et enfin de rêver encore ou de nouveau.

Et surtout, surtout, célébrer le courage qu’il faut pour oser se donner la parole, pour laisser émerger la pépite sans peur de ne pas être conforme. Assumer sa singularité, ses spécificités, ses sentiments, ses ressentis, sa folie même !

Oui, j’aime mon métier, je me sens privilégiée, comme un jardinier qui fait sortir de terre des merveilles insoupçonnées. Ça me va bien comme métier jardinier.

Voilà qui est gravé !


© Grand Corps Malade / © Ben Mazué / © Gaël Faye / © Benjamin Biolay