« Love is a shield,
To hide behind,
Love is a field
To grow inside,
And when I sometimes close my eyes
My mind starts spinning round. »

« Love is a shield » de Camouflage

J’ai toujours ressenti une profonde solitude identitaire.

Je me suis toujours sentie différente et j’ai longtemps donné le change. C’est ce qui m’est venu en relisant le nom de ce groupe !

Alors que tout le monde me pense hyper sociable et dans le bain partout, même hyper entourée, je peux me sentir si seule.

D’ailleurs, la complexité ne s’arrête pas là. Tout aussi paradoxal est le fait que j’ai autant besoin d’être entourée que j’ai besoin d’être seule.

C’est fou de constater à quel point je peux souffrir de la solitude souvent et en même temps en avoir tant besoin. Elle est une interrogation et un refuge à la fois. Sa place dans ma vie témoigne parle de l’importance pour moi du lien et de la difficulté à être en lien tout en trouvant sa place, en respectant son espace.

Un casse-tête infernal. Jusqu’à en éprouver le besoin que ça se termine parfois.

A plusieurs reprises, je me suis dit que je n’arriverai pas à me conformer à ce monde, au monde dans lequel j’ai grandi. Et je ne parle même pas d’aujourd’hui, avec la folie ambiante qui nous entoure.

La différence, c’est qu’aujourd’hui, je suis maman. Je ne peux plus décider que pour moi.

Dans ce rapport si complexe à l’existence, c’est en effet le lien à ceux que j’aime qui m’attache à la vie. Quand ces liens sont coupés, sont abimés, je me sais en danger. Je me sens aussi incomprise, c’est probablement le plus dur. Pas simple de se mettre dans les baskets d’une empathique. La densité de la douleur, de l’injustice que je ressens quand la rupture intervient est difficilement explicable. C’est insupportable, insurmontable, incompréhensible.

C’est encore pire quand les chefs d’orchestre agissent en connaissance de cause, en appuyant là où ça fait mal. Et c’est à traverser ! Sacré karma !

Voilà qui est dit.


©Heiko Maile / ©Marcus Meyn / ©Oliver Kreyssig / ©Peter Godwin